Château des Amerois

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Château des Amerois
Image illustrative de l’article Château des Amerois
Gravure sur bois du château, vers 1890.
Période ou style XIXe siècle
Architecte Romantique
Propriétaire initial Théodore van der Noot d'Assche
Propriétaire actuel Famille Solvay
Coordonnées 49° 44′ 54″ nord, 5° 09′ 04″ est
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région historique  Wallonie
Province Luxembourg
Localité Bouillon
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Château des Amerois
Géolocalisation sur la carte : province de Luxembourg
(Voir situation sur carte : province de Luxembourg)
Château des Amerois

Le château des Amerois est un château de style romantique du XIXe siècle sis en Wallonie dans la vallée de l'Aulnois au cœur de la forêt de Muno, au sud-est de Bouillon en Belgique. Remplaçant un premier bâtiment détruit par le feu, le château actuel fut construit de 1874 à 1877 pour le prince Philippe de Belgique.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1847, le comte français Colette-Charles-Gustave du Maisniel, ancien maire de Wattignies, acquiert le vaste domaine des Amerois et le bois de Muno et y fait bâtir une maison de campagne. Théodore van der Noot, marquis d'Assche (en) rachète le domaine en 1858 et y fait construire un château. L'ensemble est racheté en 1868 à 1 million de francs belges par Philippe de Belgique, le frère du roi Léopold II[1].

Un incendie ravage le premier château en 1873. Philippe de Belgique fait alors appel à l'architecte Gustave Saintenoy pour le reconstruire en beaucoup plus grand. La chapelle fait l'objet d'une attention particulière et reçoit une polychromie de Jules Helbig.

Le parc abrite un exemplaire de séquoia géant ainsi qu'un épicéa commun de 53 m, répertorié en 1989 comme l'arbre le plus élevé de Belgique[2] et une charmille de 158 mètres de long. Des milliers de plantes et de fleurs sont cultivées dans sept serres. Le prince Philippe prévoit aussi de somptueuses écuries. Passionné de chasse, il séjourne plusieurs mois par an au château[3]. Chaque année, un train spécial partant de Bruxelles amène la famille à la gare de Florenville[4]. L'épouse du prince, Marie de Hohenzollern-Sigmaringen fait des croquis et des aquarelles du château[5] ; la princesse Henriette y tient un journal mélangeant de courts récits du quotidien avec de nombreuses aquarelles de paysages, animaux et activités de loisirs[6].

Durant la Première Guerre mondiale, des militaires allemands occupent le château qui sort de cette occupation sans dégâts majeurs, hormis dans la cave à vin[7].

À la mort de Philippe, ses trois enfants héritent du château. Le mobilier et les œuvres d'art sont dispersés lors de plusieurs ventes aux enchères[4] et le château et vendu pour 7 millions de francs au marchand de bois liégeois Robert Colette. Ce dernier abat pratiquement tous les arbres et revend la propriété trois ans plus tard à Alice Solvay, la nièce d'Ernest Solvay. À la fin du XXe siècle, le domaine appartient toujours à ses descendants[8].

Galerie[modifier | modifier le code]

Propriétaires[modifier | modifier le code]

Depuis son origine, le domaine est donc successivement la propriété de :

  • 1849 : Colette-Charles-Gustave du Maisniel ;
  • 1859 : Théodore van der Noot, marquis de Assche ;
  • 1868 : Philippe de Belgique ;
  • 1923 : Robert Colette ;
  • 1927 : Alice Solvay (1874-1931);
  • 1931 : Pierre Solvay, (1901-1989)[9];
  • 1989 : Fils ainé de Pierre Solvay ainsi que les familles de Wangen et Aubertin[9].

Controverse[modifier | modifier le code]

À l'occasion de l'affaire Dutroux, le château a été cité comme l'un des lieux où se sont déroulés des actes sur enfants[10]. Fritz Springmeier le mentionne également sous le nom du "château des mères des ténèbres" dans un de ses livres et évoque une pièce rituelle éclairée avec 1000 sources de lumière en son sein[11]. Sa proximité d'environ 30 km avec le château du Sautou (commune de Donchery) en France voisine racheté par le violeur, pédocriminel et tueur en série Michel Fourniret a également été évoquée.[réf. nécessaire]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier Defrance, Les vacances des comtes de Flandre. Autour de la Chronique des Amérois, Fondation Roi Baudouin, , 100 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Julien Nemery de Bellevaux, « Notes sur le domaine des Amerois », Bulletin de l'institut archéologique du Luxembourg, Arlon, vol. 41, no 1,‎ , p. 99-104 (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Séquoia géant dans le domaine Les Amerois à Bouillon, Luxembourg, Belgique », sur MonumentalTrees.com (consulté le ).
  3. Damien Bilteryst (2014), Philippe Comte de Flandre, Frère de Léopold II, blz. 217
  4. a et b (nl) Mario Danneels (nl), Laurent zondaar van Laken, (ISBN 9789461311252 et 9461311257, lire en ligne).
  5. Baudouin D'Hoore, Inventaris van het archief van prinses Marie van Hohenzollern-Sigmaringen, Gravin van Vlaanderen (1794-1850) 1852-1912
  6. « Marie de Flandre. Paysages romantiques », Actualités, sur Patrimoine !, Fondation Roi Baudouin, (consulté le ).
  7. Antoine Laurenty, Les carnets d'un citoyen belge. 1914-1918, , p. 79.
  8. « Les Amerois: des Flandre aux Solvay », Le Soir,‎
  9. a et b Eric Meuwissen, « Comte de flandre et belge somptueux les amerois:des flandre aux solvay les gens de maison qu'est », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  10. Dossier pédophilie. Le Scandale de l'affaire Dutroux, par Jean Nicolas et Frédéric Lavachery, p. 259.
  11. Fritz Springmeier, Bloodline of the Illuminatis, p.205.